L’Europe veut-elle vraiment stopper la croissance et favoriser la hausse des prix sur Internet ? s’écrie la FEVAD.
Une directive sur le Droit des consommateurs a amené le Parlement européen a approuver une série de mesures se voulant « bonnes » pour le développement du e-commerce.
On attendait une réaction rapide du lobby e-commerce, voilà qui est fait.
La FEVAD dénonce des mesures excessives et disproportionnées :
- Obligation de livraison des e-commerces dans toute l’europe ! Soit l’obligation pour une PME lançant sa boutique en ligne de la traduire en 25 langues, de l’adapter pour 27 pays et pour 7 monnaies
- Augmentation de 7 à 14 jours francs la durée du droit de rétractation, tout en octroyant 14 jours supplémentaires de délai de renvoi effectif des produits. La FEVAD constate : Selon le texte, le site marchand devra dans certains cas rembourser le consommateur avant même d’avoir reçu le produit retourné, quitte à découvrir par la suite que le produit est endommagé et inutilisable.
- Pour toute commande supérieure à 40€, le vendeur devra rembourser les frais de retour (en plus des frais d’expédition, à partir de n’importe où en Europe donc). Ceci pourrait coûter très cher aux petites entreprises car les frais peuvent avoisiner la centaine d’euros pour de gros produits ! Par ailleurs, le taux de retour s’en trouvera mécaniquement augmenté de par cette facilitation.
Il est d’ores et déjà fortement conseillé de limiter les quantités possibles d’achat et d’effectuer des vérifications d’identité lorsque les quantités sont importantes avant toute validation de commande !
D’après la FEVAD, rien que cette mesure coûterait de l’ordre de 3,5 à 5% du CA d’une PME, soit 100.000€ par an pour 3M€ de CA ou 1M€ pour 30M€ de CA.
La FEVAD fait remarquer qu’une hausse des prix est ainsi inévitable du fait de ces nouveaux frais, l’ensemble des acheteurs étant donc affectés. Si les grandes entreprises comme Amazon, FNAC ou Darty absorberont le choc sans problème, il n’en va pas de même des PME qui n’ont pas beaucoup de marge de manoeuvre.
En gros :
- Complexification de la mise en oeuvre (multilangue, multimonnaies,…) : moins de diversité des offres
- Incertitude sur les retours et augmentation mécanique de leur nombre : davantage de frais et difficulté de gestion pour les marchands
- Augmentation mécanique des prix sur la toile : acheteurs floués (ceux qui ne jouent pas à acheter 10 produits et à en renvoyer 9 en tout cas)
OU
Baisse importante de marge pour les e-commerçants
La FEVAD dénonce que les professionnels du secteur n’aient été consultés, et qu’une étude d’impact économique (sérieuse) n’ait été faite pour mesurer les conséquences d’un des rares secteurs en progression et qui contribue fortement aux créations d’emploi (20% des créations d’emploi en 2010).
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