C’est la grande nouvelle d’hier , « google product », « google achats » « google shopping » arrive en France pour se tailler une part de marché sur le secteur très concurrentiel des comparateurs de prix. A mon avis ça doit être un peu la panique chez Shoppzilla, Kelkoo, leGuide & Co … Voir arriver un acteur de cette taille et avec autant de cash (33.4 milliards d’euros) dans les poches sur leur marché, ça doit impressionner. En tout cas moi j’aurais au moins eu un petit frisson de peur, voyons ensemble pourquoi .
Première question, quel est le business model d’un comparateur de prix ?
Un comparateur de prix peut avoir 2 business model (en dehors de google shopping) : une rémunération au clic, c’est à dire au nombre de visiteurs envoyés vers votre site marchand ou, petite variation, un business model qui rémunère le comparateur sur le CA généré plutôt que sur le trafic. Le deuxième est un peu plus lourd à mettre en place mais idéalement plus efficace pour le marchand qui ne paye que lorsque qu’il encaisse réellement de l’argent.
Vous comprenez aisément que plus les comparateurs envoient de trafic plus ils gagnent d’argent, ce sont donc devenus des experts du SEO et de l’aquisition de trafic en général, ils exploitent ainsi la plupart des leviers de communication disponibles (voir : où trouver du trafic pour son site ).
Quel est le business model de Google shopping ?
En regardant un peu dans le back office marchand de google shopping on peut trouver plusieurs indices sur le business model de google shopping.
Premièrement, il n’y a pas d’onglet « créditer votre compte » dans le menu de google shopping, donc à première vue l’insertion du catalogue et les clics envoyés vers le marchand ne sont pas payants.
Deuxièmement, l’onglet Google Adwords nous indique que l’on va pouvoir je cite « Intégrez votre contenu dans vos campagnes Adwords. » Bon je crois qu’on le tient le business model, vendre du adwords aux E-marchands, c’est pas comme si on s’en doutait pas un petit peu 🙂 .
Bien sûr, on peut également s’attendre à une intégration parfaite entre Adwords, Google Shopping et Google Analytics, une solution toute intégrée prête à être déployée facilement pour apporter du business à un marchand.
Il ne manque rien, enfin presque rien, peut être juste un moyen de paiement pour avoir la maîtrise de la partie web de la chaîne de la valeur du e-commerce. Par le plus grand des hasards il se trouve qu’il y a un onglet « Google checkout » pour configurer son ID Google checkout (toujours pas sorti en France il me semble).
Donc nous avons : un outil de gestion de catalogue (Google shopping) + de la publicité (Google adwords) + un moyen de paiement (Google checkout) + un outil de reporting (Google analytics)…
Bizarrement, je ne pense plus tellement à une concurrence avec les moteurs de comparaison de prix mais plutôt à des briques pour aller concurrencer toutes les marketplaces (Ebay, Amazon, Priceminister etc …).
Les comparateurs et marketplaces sont-ils morts ?
Paradoxalement, même si Google attaque de front leur business model et leurs sources de trafic, je pense qu’ils sont loin d’être morts pour plusieurs raisons :
La première est que cela ne s’est pas passé aux Etats Unis et en Angleterre où Google Shopping n’a pas réussi à convaincre les internautes de passer par ce service (NB : je cherche des chiffres fiables là dessus). Malgré les réserves de cash, Google n’a pas réussi à fournir un produit indispensable pour les utilisateurs finaux. Peut-être que cela changera avec le temps ou peut-être que cela sera différent pour le marché français mais bon c’est un signe « rassurant » pour eux pour le moment.
La deuxième c’est que Google n’est plus seul, on peut considérer que entre 1999 et 2009 Google a représenté la porte d’entrée sur le net d’une majorité d’internautes. Aujourd’hui le trafic d’entrée se répartit entre Google, Facebook et surtout les webphones avec les applications. Ce qui peut permettre aux plateformes de shopping d’aller chercher des clients hors de la galaxie google, chose impensable il y a 5 ans où le duo SEO+Adwords régnait en maître.
La troisième raison est la paranoïa méfiance des internautes vis à vis de Google, les notions de vie privée et de contrôle global de la planète par Google rendent inquiets certains internautes qui ne sont plus prêt à confier leurs données à Google. Je ne connais pas ce pourcentage mais il était encore inexistant il y a quelques années et ne fait que s’accroître lorsque google sort un nouveau service.
Les marchands doivent t’ils s’inquiéter ou se réjouir ?
C’est bizarrement eux qui à mon avis ont beaucoup à perdre, les comparateurs et marketplaces surveillant déjà tous Google shopping et trouveront des parades (ou pas s’ils sont mauvais). Les e-marchands peuvent se réjouir car cela va faire baisser les coûts d’acquisition client dans un premier temps (moins de frais au clic, trafic plus ciblé etc …) mais ce canal demandera finalement peut être la même expertise dans 2 ou 3 ans que le SEO à ses débuts. Il y a ceux qui le prendront en compte et ceux qui se laisseront distancer et comme on peut rarement être bon partout cela va être une nouvelle opportunité pour de nouveaux concurrents pour se lancer.
En abaissant les barrières à l’entrée du E-commerce cela accroît la concurrence et réduit les marges… Attention au nouveaux entrants.
Vous en pensez quoi de Google shopping vous ?
PS : je viens de voir qu’après un an sans post sur ikom.fr Jérôme a publié un article hier sur l’avenir des comparateurs de prix 🙂 heureux hasard.
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