iPad, bon pour le ecommerce ?

On peut quand même s’interroger sur une chose : quid des applications ecommerce regardées sur un iPad, le dernier joujou en date de Steve Jobs, présenté hier soir à la dernière keynote d’Apple ?

Après tout, le voilà-t-y pas enfin notre catalogue électronique qui va nous débarrasser une fois pour toute de la position avachie du vieux poulpe devant notre antédiluvien écran d’ordinateur ? Le pied : pouvoir surfer sur 3suisses.fr ou sur cdiscount.com allongé sur le canapé ou même commander le dernier bouquin de Paulo Coello depuis le petit coin ? Le rêve : ça va enfin être possible ! J’en ai déjà le bout de l’index qui s’échauffe !

Plus sérieusement, l’iPad offre très certainement un nouveau support convivial de surf et donc de prise de commande sur le web. Sa configuration invite à une nouvelle forme d’expérience utilisateur qui fera sûrement des émules dans les années à venir. Même si une généralisation de ce genre de terminal n’est pas à prévoir d’ici deux ou trois ans, il faut s’attendre à ce que  cette forme d’accessoire vienne compléter la panoplie des geeks en puissance qui se cachent en chacun de nous.

Un revival du catalogue ?

Lecteur vidéo, baladeur*, browser, je vois surtout le iPad, et ses suiveurs potentiels, comme le nouveau eBook, le livre électronique dont tout le monde rêve, ce que le Kindle d’Amazon n’est pas encore parvenu à être, sans doute à cause d’une trop grande rusticité technologique. Et qui dit « livre », dans le monde du ecommerce, dit « catalogue ». Ce catalogue qu’on a annoncé maintes fois moribond, mais qui pourrait subir un véritable revival grâce à des appareils comme le iPad et à son ergonomie/usabilité révolutionnaire. L’expérience de surf en serait totalement renouvelée. Il est fort à parier, par exemple, que les temps de navigation pourraient fortement s’allonger, notamment par l’emploi d’applis de type iPhone, dont les règles d’ergonomie, très strictement encadrées par Apple, viendraient offrir un confort et un plaisir inaccessibles aujourd’hui à partir d’un site web classique.

La question des interfaces multi-supports

Et cette perspective entraîne déjà une interrogation majeure sur la manière dont sont construites les interfaces de sites ecommerce. Les ecommerçants vont-ils devoir démultiplier les applications pour s’adapter aux différents supports qui s’annoncent : mobile + web + tablette ??? Ou bien, trouveront-ils des moyens de pouvoir gérer différentes IHM** à travers un seul applicatif ? Des prestataires existent déjà, comme Mobshop, qui permettent de pusher du contenu sur différents supports, mais cette solution ne peut-être qu’un pis-aller valable pour des petits ecommerçants où l’enjeu ergonomique n’est pas aussi pregnant que pour des sites à forte volumétrie de trafic.

Je le rappelle, une solution comme Magento, qui sépare parfaitement la couche présentation de la couche métier de l’application, répond, d’après ce que je sais, plutôt pas mal à cette exigence, mais une telle caractéristique technique est-elle présente sur les plus gros systèmes des acteurs majeurs du ecommerce ? J’en doute et je pense qu’il faut certainement dès aujourd’hui, si ce n’est pas déjà fait, s’interroger sur les voies à prendre pour faire évoluer dans le bon sens son application de ecommerce.

PS : à propos, il n’y aura apparemment pas de possibilité de lire du Flash sur le iPad. Je trouve que c’est franchement du foutage de g… de la part d’Apple.

* définition original du français pour dire lecteur de MP3

**Interfaces homme machine


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