Comment choisir la bonne solution Ecommerce ?

Derrière le titre de ce billet se cache une question qui m’est assez souvent posée : ‘Faut-il changer de plateforme ?’, et accessoirement ‘Vers quel CMS E-commerce dois-je me tourner ?’

On le sait, vous avez peut être une vieille plateforme, codée avec deux pieds gauches, de base très moche (même toi au fond, tu crois que j’ai pas vu que tu t’endors ?).

Alors faut-il tuer la bête et engager une migration massive vers un nouvel eldorado ? La réponse est carrément simple. Si votre site tourne bien, que vous faites du chiffre, que vous avez de bons prestataires, la réponse est NON. On ne change pas une équipe qui gagne. Changer pour changer ne sert à rien. De plus il y a fort à parier que votre site vous l’avez bichonné, modifié dans tous les sens, et peut être même vous a-t-il couté cher. Vous pouvez probablement le laisser vivre et le faire évoluer quelques années encore, tant que vous n’avez pas de problème de montée en charge ou de maintenance par exemple. A la limite un coup de peinture et c’est reparti pour un tour.

Je parle beaucoup d’open source, et de plateformes nouvelles. Il faut toutefois faire la part des choses, et me voir comme un geek assoiffé de nouveautés (sans les boutons et les tshirts ‘le seigneur des anneaux’). Vous, vous êtes des commerçants  dont la principale rêgle est le profit, le ROI et autres. Ne cédez pas aux sirènes de la nouveauté.

Quand changer de plateforme E-commerce ?

C’est assez simple :

  • plus de prestataire,
  • problèmes d’intégration au SI,
  • back office inadapté,
  • problèmes de montée en charge,
  • coût de possession trop élevé
  • code qui à connu trop de modifs et contient des centaines de verrues…

Les raisons sont nombreuses, et pas toujours les bonnes. Si vos besoins sont comblés par votre votre solution e-commerce actuelle, gardez la !

Quels sont les critères pour changer de plateforme Ecommerce ?

Rien que cette partie pourrait remplir ce blog, et faire une conférence d’une semaine. Grosso modo, pour choisir un type de plateforme (louée, propriétaire, open source…) il faut prendre en compte une énorme quantité de données, par exemple :

Financières : selon que vous ayez 1000€ ou 1 000 000 €, votre choix ne sera évidement pas le même. Avec 0€ d’investissement en plateforme vous pouvez déjà vendre sans problème : ebay, leboncoin. Et avec une charte graphique en plus vous avez de nombreuses solutions ecommerce en saas … Il y a le choix. De même votre chiffre d’affaire prévisionnel est une donnée cruciale.

Techniques : si vous, ou votre équipe, ne connait pas un minimum de technique, il faut soit passer par une agence, soit oublier tout ce qui est open source. Oubliez également votre beau frère qui connait un pote qui est un génie en HTML. Si vous avez en interne 18 boutonneux qui codent comme des dieux, vous pouvez tenter l’aventure. Si vous pensez avoir 50 000 ventes/jour, réfléchissez bien à l’évolutivité de la solution par exemple, négliger la montée en charge peut couter très cher.

Humaines : vous êtes seul ? vous êtes 10, 100, 1000 ? Plus vous êtes nombreux, plus il y a des chances de trouver suffisamment de compétences en interne. Si vous êtes seul, vous ne pourrez pas tout faire. Ou alors oubliez le temps libre. De même pour le back office : selon votre SI et votre population d’usagers internes, vous ne pourrez pas tout faire.

Produits : On ne vends pas de la même façon 100 produits à 1 000 000 de prospects, et 1 000 000 de produits à 100 prospects.  C’est caricatural à souhait, mais cela reflète bien le sujet.  Volumétrie, personnalisation, segmentation, réglementation sont de la partie.

Cible : BtoB, BtoC, les jeunes, les vieux, les femmes, les camionneurs… Selon les cibles, vous aurez besoin de plus ou moins d’éditorial, d’adapter l’ergonomie et l’aspect de la boutique, d’utiliser des codes réduction… Vous avez peut être besoin de plus d’une boutique pour être en adéquation avec vos cibles.

Une grille décisionnelle complète est relativement complexe à faire. N’oublions pas qu’un site e-commerce est fait pour vendre, la plateforme est un moyen, pas le but. Mais ce moyen doit absolument correspondre à votre projet et à son écosystème. Se planter c’est un peu comme essayer de vendre des bijoux de prix dans une friterie, ou tirer une caravane avec une Ferrari  : problème en vue.

Quelle solution ecommerce choisir ?

Maintenant il vous faut établir un cahier des charges light (expression des besoins). Pas la peine d’entrer dans le détail,  mais faites attention à ne pas oublier des points importants, comme la possibilité plus tard de récupérer les données client par exemple. Si vous explosez vos ventes il faut faudra peut être changer de plateforme, et les données client sont parmi les plus importantes à récupérer.  Si vous voulez vendre des produits personnalisables il faut voir si c’est possible, et à quel coût. Si vous êtes en multi-canal, l’erreur commune est de négliger les codes avantages utilisés sur les canaux déjà existants. Bref, il faut avoir une vue complète du projet avant d’entrer dans le détail.

Vous avez donc votre grille décisionnelle et votre expression des besoins. A partir de là, vous avez plusieurs choix : solutions louées (prix fixe au mois, ou à la performance), plateforme CToC, BtoC, BtoB (ebay ou leboncoin entre autre), open source,  solution propriétaire, ou développement (from scratch ou a partir d’un framework). La liste ne pas exhaustive. Chaque jour de nouveaux acteurs arrivent sur le marché proposant de nouvelles solutions, il vous faudra donc vous renseigner beaucoup et faire un maximum de veille.

Plus votre expression du besoin s’éloigne des fonctionnalités natives d’une solution, plus le cout d’adaptation est couteux, voir impossible. Il faut bien connaitre les possibilités proposées avant de se lancer. Il n’y a rien de plus frustrant qu’un brief qui se termine par un ‘c’est pas possible, on peut pas le faire’, ou une migration impossible parce que vous n’avez pas accès aux données.

Attention également à l’adéquation de la plateforme avec vos prévisions dans le temps. La pérennité est une chose, mais le but est le développement de l’activité. Prévoir longtemps à l’avance les possibilités d’évolution est indispensable.

Ne négligez pas le backoffice (ERP, CRM…), qui peut sembler extrêmement cher, mais qui vous apportera probablement des gains souvent en rapport. Il vaut parfois mieux acheter une solution complète que de faire du full open source et l’installer soit même, afin d’avoir de vrais gains de productivité arrière, et baisser ainsi les coûts finaux.

Pour finir ce résumé rapide, un dernier conseil. Ne mettez pas tout votre argent dans la plateforme. Pensez que vous allez devoir faire de la com, des évolutions et que sait-je encore (voir l’article sur les coût du ecommerce).

N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires, vos retours sont précieux.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *