Les entreprises, ce sont d’abord et avant tout des hommes. La filiale colis de La Poste a la longue histoire de ces sociétés pionnères dans leur domaine, nées si longtemps avant nous, à une époque (1576 avec la création des « messagers royaux ») où l’on était bien loin d’imaginer ses évolutions actuelles.
L’entreprise est en train de faire sa révolution, pour rentrer définitivement dans l’ère digitale, en se concentrant sur ses clients.
Cette transformation a été impulsée par l’arrivée de Xavier Mallet aux commandes de l’entreprise voilà 2 ans. Il vient d’être rejoint par Benoît Huc, le nouveau Directeur Commercial de la marque. C’est ce dernier qui a accepté de nous donner sa vision du marché, de l’offre et surtout d’évoquer les projets et l’avenir.
Il faut dire que le travail ne manque pas pour les commerciaux de la marque, qui a vu ses volumes s’éroder ces dernières années au profit d’autres modes de livraison.
L’objectif est donc de reprendre des parts de marché.
Une nouvelle offre, un nouveau logo
Et le tout premier challenge pour y parvenir a consisté à simplifier l’offre. C’est ainsi que l’ensemble des produits de l’ancienne Coliposte, et même le nom de la marque sont devenus Colissimo. Un
nouveau logo a vu le jour pour souligner le changement, qui a repris comme Chronopost l’an passé le graphisme de DPDGroup, la filiale colis international du Groupe La Poste.
Cette capitalisation sur le nom Colissimo est d’ailleurs un choix qui semble plaire puisque la marque dispose d’un NPS de 49.
L’offre domestique se décompose en 3 volets :
- Colissimo domicile avec ou sans signature
- Colissimo point de retrait, avec 18.000 points à date : dans les bureaux de Poste, dans les relais de Pickup et dans les Pickup Station (consignes automatiques)
- Colissimo retour, en boîtes aux lettres, à La Poste ou en relais Pickup
La nouvelle offre Europe qui sera officialisée sur le marché en mai 2016 est articulée selon le même modèle, avec moins d’options possibles, mais dispose maintenant d’un suivi en 6 langues, couvre 15 pays et propose le service de reprogrammation des livraisons Predict venu de DPD.
La croissance est d’ailleurs au rendez-vous sur l’international, supérieure à 50% ces derniers mois, grâce à une certaine pugnacité commerciale. La simplification de l’offre devrait continuer à doper les ventes.
Côté organisation, la Direction Commerciale compte un Directeur des Ventes, 5 Directeurs Régionaux, et un Directeur des Comptes Stratégiques. Au siège on retrouve différentes fonctions de support, et en région des ingénieurs d’affaires. L’équipe commerciale compte environ 200 collaborateurs.
Les équipes sont particulièrement sensibilisées aux nouvelles orientations de l’entreprise. A ce titre, un séminaire les a récemment réunies, et la nouvelle offre a bénéficié d’une co-construction entre les vendeurs du terrain, le siège et les clients de la marque.
Les forces de vente sont, avec la nouvelle offre, la clef de la reconquète des parts de marché que s’est fixé Benoît Huc.
Un avenir digital
A partir de début 2017, l’offre internationale sera totalement interopérable, c’est à dire qu’il n’y aura par exemple pas de nécessité de réétiqueter les colis aux frontières comme c’est le cas aujourd’hui pour le grand export.
Le projet le plus ambitieux de Colissimo est celui qui concerne le délai de livraison. En effet, la marque prévoit à terme de livrer les grandes agglomérations en 24 heures pour s’adapter aux nouvelles exigences des consommateurs. Ce délai est déjà effectif sur certaines relations interdépartementales ou en région parisienne, mais il sera donc élargi progressivement aux grandes liaisons nationales.
Selon Benoît Huc, cette future promesse de J+1 ne viendra pas concurrencer son cousin Chronopost, dont la clientèle est essentiellement B2B et dont la promesse couvre l’ensemble du territoire, avec des moyens spécifiques mis en place pour la tenir.
Pour parvenir à ce futur défi, Colissimo a mis en place un projet industriel d’une valeur de 100 millions d’euros, destiné à rénover ses plateformes de tri.
Pour accompagner sa digitalisation progressive, la marque investit bien entendu dans les systèmes d’informations, avec le déploiement prévu d’un outil global, en remplacement des dizaines actuellement en service.
Surtout, Colissimo ne s’interdit rien en terme d’innovations. Elle a par exemple pris une participation dans la startup Stuart, qui utilise les systèmes d’informations pour organiser des livraisons urbaines.
Capable de se réinventer sur un marché où foisonnent concurrents matures et startups prometteuses, la marque séculaire n’a vraisemblablement pas dit son dernier mot.
Laisser un commentaire