Un débat essentiel enflammait la blogosphère la semaine dernière : « Vaut-il mieux peindre en vert ou en rouge les call-to-actions ? » Vous savez, ces gros boutons qui servent à attirer inéluctablement le regard du chaland pour qu’il clique dessus presqu’inconsciemment et faire gonfler son panier moyen ou bien son taux de transfo.
Vert, c’est permis, rouge, c’est interdit, et sinon, y’a pas nuances.
Certes la question passionnera tous les emerchandisers et autres ergonomes de France et de Navarre, mais la vérité, il est le temps de la dire : ce n’est pas parce qu’un bouton est vert (comme un feu vert, oh, la belle allégorie) qu’il transformera forcément mieux qu’un bouton rouge (couleur de l’interdit, oh oh !) ou l’inverse (voir à ce propos cet article). Qu’est-ce à dire ? Eh bien, que ces codes colorés, même s’ils ont de fortes résonances culturelles, ne répondent pas forcément dans un cadre donné aux mêmes significations.
En français dans le texte, ça veut dire qu’un bouton rouge transformera mieux dans un certain contexte qu’un bouton vert et l’inverse dans un autre contexte.
Alors quoi ? Est-ce que tout cela n’est qu’affaire de hasard et de vaste fumisterie ergonomique ?
Culture et observation sont les 2 atouts du emerchandiser
Que nenni, mes amis. Tout cela est surtout affaire d’observation et d’une petite dose de culture.
1) la culture (si vous n’en avez pas, il est de temps de vous y mettre), c’est tout simplement le minimum de savoir et de connaissances qui vous permettront d’orienter votre première réflexion quand à une problématique d’architecture d’information, de merchandising ou d’ergonomie. Certains appellent ça le bon sens, en réalité, il s’agit bien d’une somme de savoirs communément acceptés et reconnus. Exemple : un bouton d’ajout au panier, ça doit être suffisamment visible, suffisamment grand, tout le monde à peu près le sait. C’est logique et ça repose sur un savoir acquis inconsciemment au fil du temps : « Vous voulez être visible, soyez gros » relève effectivement du bon sens.
2) l’observation est la partie la plus importante de notre méthodologie. Elle peut prendre plusieurs formes. Par exemple, dans le web : tests utilisateurs ou tests multivariés. Ces méthodes de tests permettent d’observer les utilisateurs dans un contexte et « voir » ce qui marche le mieux (ou ne marche pas). Seule cette observation, si elle est scientifiquement menée, permet de tirer de véritables conclusion quand à une architecture d’information ou au merchandising d’un bouton. Plutôt que de vous en remettre à votre bon sens, faites des tests, vous seriez très souvent surpris du résultat.
Non à l’obscurantisme du doigt mouillé
Depuis toujours, dans le web, pour faire des interfaces, on se fiait à son bon sens, à son instinct. Les développeurs avaient le leur (assez bizarre, il faut le dire) et les graphistes aussi (différent, mais tout aussi curieux) et on s’en tenait à leurs convictions assenées avec force. Rajoutez à ça une couche de Plus Gros Salaire (PGS) et vous aurez le résultat que vous méritez : le résultat au doigt mouillé. Ah, j’oubliais d’inclure dans la liste les Amazon Lovers, spécialiste du « Puisque Amazon le fait, c’est que ça doit marcher ». Mais oui, ça semble logique. Faisons une simple analogie avec le foot : si les brésiliens sont si forts, c’est parce qu’ils ont des maillots jaunes, alors donnons des maillots jaunes à l’équipe de France et elle devrait gagner son prochain match (encore que…).
Bien sûr, on pourra dire que l’ergonomie, l’achitecture d’information et le merchandising répondent à un ensemble de règles de bon sens, sans doute, mais il arrive un moment où une conception « au feeling », des modifications au « je le sens bien celui là » ne répondent plus à la demande. Lorsque vous êtes en charge d’un site ecommerce faisant plusieurs milliers de transactions par mois, il serait temps de travailler un peu plus professionnellement. Autremenent dit : analysez, testez, appliquez, recommencez et ainsi de suite.
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