Les coûts du e-commerce (faites un Budget !)

Comme le rappelle si bien votre banquier ou votre service comptabilité, monter son affaire n’est pas si simple. Les coûts induits par le canal E-commerce, encore finalement peu identifiés dans l’esprit collectif, sont assez nébuleux pour pas mal de gens. Ceux qui lisent et apprennent par coeur l’ensemble des billets de ce blog ou on déjà l’habitude du métier n’auront pas grand chose à apprendre ici, toutefois une piqure de rappel n’est jamais mauvaise. Vendre sur le web induit des notions parfois ésotériques, mais pourtant simples, qu’il est bon de rappeler.

En fonction de la typologie du site (nombre de produits, type des produits, secteur d’activité, concurrence, produits physiques ou immatériels tels vidéo ou service…) les coûts évoluent énormément. Tout comme dans le commerce traditionnel d’ailleurs : vendre des vêtements ce n’est pas la même chose que vendre des produits frais ou du matériel agricole. Les investissements, le BFR, immobilisations, stock, surface de vente, etc sont généralement des notions acquises : c’est la même chose que dans le commerce classique.

Coûts techniques


C’est le poste le plus évident, mais pas toujours le mieux compris. Probablement parce que c’est de l’informatique, et que ça casse les pieds de tout le monde. Dans ces frais on comprends aussi la partie graphique.

Création, maintenance, évolutions, hébergement, location ou commission sont au menu, pas moyen de faire sans. Que ce soit ebay, une plateforme, de l’open source ou du spécifique, tout à un prix.

Souvent les deux grands oubliés sont la maintenance et les évolutions. Il faut se mettre en tête qu’au lancement rien n’est jamais parfait. Il y a des bugs (toujours), et même en cas de garantie certains problèmes ne sont pas systématiquement couverts – erreurs dans le cahier des charges par exemple, tests mal faits avant pv, règle de gestion olé olé…

Une des bases du e-commerce est l’amélioration continue. Pas question de s’endormir sur ses lauriers. Il faut donc absolument prévoir un budget évolution : nouveau mode de paiement, automatisation, tags affiliation… Il arrive que l’hébergement ne suive plus à cause du succès ou d’une grosse opération. Vous allez peut être vous rendre compte qu’un de vos service remporte un franc succès, il vous viendra forcément des idées de développement. Avant de casser la tirelire, prévoyez un bas de laine.

Coûts Marketing


C’est aussi un poste évident. Référencement (payant et naturel), emailing, affiliation, buzz, bannières, événements… sont maintenant suffisamment connus pour qu’on en parle pas dans le détail ici. Sans compter que le web c’est aussi la guerre des prix : ne comptez donc pas vendre très cher ce qu’on trouve partout. La marge est ailleurs.


Par contre, un des éléments qui est passé à la trappe, et dont on parle finalement peu, est l’enrichissement produit. C’est pourtant (à mon avis), un des éléments clé de la vente. Un bon texte,et pas 2 lignes en SMS, des photos un peu jolies, une bonne segmentation, des filtres… Utiliser les photos et le texte du fournisseur c’est cool, c’est gratuit et rapide. Mais en fait c’est archi nul. Il faut ajouter votre pâte, vos conseils, déclencher l’appétence. Pour les photos il faut du matériel et du temps. Et ça coûte (très) cher.

Fulfillment


On en parle peu en général sur ce blog, tellement ce n’est pas sexy du tout. Faire des cartons et aller à la poste c’est pas la partie la plus excitante du métier. Et pourtant il faut y passer. En vrac : personnel expédition/réception, SAV, service client, entrepôt, matériel, suivi des commandes, coût du stock… Facile quand on a 5 ventes par jour, par contre passé un certain seuil il faut s’équiper avec du lourd et optimiser au maximum. Même si vous faites du drop shipping via une boutique ebay certains postes sont incontournables. Sans compter la loi Chatel à prendre en compte; pour ou contre, il faut la respecter.

Gestion


Si tout peut se faire à la main, passé un certain stade l’industrialisation des processus semble une évidence. CRM et ERP seront les biens venus, d’autant que le datamining des bases clients est devenu un incontournable.

J’en vois de ci de là qui font des yeux ronds et pensent ‘mais il est timbré, je ne vais pas me lancer dans ces trucs bizarres‘. N’ayez pas peur et renseignez vous, c’est moins compliqué que c’en à l’air, et puis ça peut vous faire gagner pas mal d’argent et de temps.

N’oubliez pas la fraude non plus, comptez quelques pourcents, même si il y a de l’évolution depuis 3D sécure.

Ajoutez à cela que pour gérer il faudra comme une entreprise classique de la compta, du juridique… Faites appel à des pros, ça aide grandement, même s’il faut sortir le portefeuille. Pas simple de faire son plan de trésorerie, la DADS, etc tout seul.

Formation


Comme le montre bien le mandala des professions du ecommerce d’araok, il y a de nombreuses compétences requises pour faire ce métier. Personne ne les a toutes. Un commerçant des temps modernes doit être pointu dans beaucoup de domaines. Que ce soit par de la veille sur le net, la présence aux salon dédiés ou encore des formations, il y a encore un coût.

Au final


Dans l’absolu, même une petite boutique toute simple qui vend uniquement en France nécessite pas mal de connaissances. Rien qu’une opé, avec cadeau pour chaque achat :

Implementation du code promo. Si la fonctionnalité existe déjà c’est bon, sinon faut payer.
Plan de trésorerie. Restera-t-il des sous dans la caisse ?
Logistique. A voir en fonction de la taille/poids du cadeau, de la surcharge de travail…
Juridique. Vérifier les conditions (dates, quantités…)
Voilà, maintenant c’est dit, le ecommerce c’est un vrai boulot (de dingue) et pas un bigniou où le moindre ado boutonneux qui connait quelques balises HTML peut faire fortune en 15 jours en vendant ses détritus.

Il y a certainement des postes que j’ai oublié, n’hésitez pas à me corriger.


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