E-marchands, devenez-vous même générateurs d’UGC !

« il n’y a pas plus de contributeurs de qualité (experts, etc.) que de journalistes en France, soit quelques dizaines de milliers pour les sites collaboratifs« 

Les UGC sont limités en quantité

Olivier Ezratty, dans les propos qu’il tenait à Zdnet au LeWeb08, soulignait la fin d’un mythe : celui de l’abondance illimitée des UGC (contenus générés par les utilisateurs) qui, telle une corne d’abondance, aurait rempli le web de commentaires, critiques, appréciations, avis d’utilisateurs aussi intelligents qu’instructifs et enrichissants. Les faits, aujourd’hui, nous ramènent donc à la réalité, les contributeurs de qualité seraient, sur le web, une denrée limitée, qui plus est bénévole, donc fragile. Et pourtant, Ô combien, importante dans ce nouveau monde qu’est le Web 2.0 (3.0, 4, mettez-y le numéro de version que vous voulez, ça n’a pas bien grande importance).

Récolter des UGC exige des efforts incommensurables

Pour les ecommerçants, cela signifie qu’il n’est pas question d’espérer voir se générer des avis ou des critiques qui viendraient enrichir et pallier les contenus souvent pauvres des pages produits (hormis les descriptifs standardisés des produits techniques), sauf si la récolte de ces avis serait la résultante d’une sollicitation active via rémunération (c’est le principe qu’on retrouve sur Looneo).

Les UGC, fruit d’une production de spécialistes

Qui plus est, ces UGC apparaissent comme le fruit de la production d’une minorité active d’internautes passionnés, semi-professionnalisés (non par les émoluments, mais par leur proximité avec les sujets concernés. Ex : un commentateur sur le sujet de la pêche à la ligne aura de fortes chances d’être un pêcheur lui même, très actif, sans doute acteur à un niveau local d’une communauté de pêcheurs). On retrouve là la notion d’ »acteur influent » (dans le cas des blogs, qui sont sans doute la partie la plus visible de leur production, on usera du terme galvaudé : blogueur influent, un blogueur influent étant influent, non par la quantité de trafic que son blog peut atteindre, mais par la qualité de son lectorat. Ex : je suis influent, parce que mes 10 lecteurs quotidiens font partie des patrons des entreprises du CAC 40) cher à beaucoup et qui faisait le titre de The New Influencers, un ouvrage que je ne saurais que trop recommander à ceux qui voudrait comprendre comment utiliser ces réseaux d’influence (blogs, forums, réseaux sociaux).

Le succès des plateforme de shopping social aléatoire

Tout cela revient à comprendre que le succès des plateformes de shopping social demeure aléatoire et que leurs chances d’atteindre la « masse critique » durablement et sans artifice sont minces. Cela entraîne également à considérer que la récolte d’avis clients sur un site ecommerce s’avérera tout aussi difficile en deça d’une certaine quantité de trafic que seul un nombre de happy-few restreints pourra espérer, à moins, sans doute, que le e-marchand en question ne soit lui même positionné sur une niche spécialisée.

E-commerçants, générez vous même les UGC

Si vous ne pouvez récolter vous même de contenus utilisateurs, devenez vous même générateur de ces contenus. C’est une question encore taboue chez les e-commerçants, parce qu’ils n’estiment pas eux mêmes qu’ils soient capables :

  1. d’avoir les qualités rédactionnelles pour générer ces contenus
  2. d’avoir le temps de générer ces contenus.

Si une alternative consiste à recourir à une agence, n’utilisez cet artifice qu’avec précaution, car les contenus, paradoxalement, générés par des professionnels de l’écriture ne « sonnent » pas vrai aux oreilles attentives et critiques des vrais internautes. De plus, un concepteur-rédacteur n’aura jamais la connaissance du spécialiste que vous êtes dans votre propre domaine.

Ma conviction reste que ce sont les acteurs du e-commerce eux mêmes qui doivent produire des contenus s’ils ne peuvent avoir la capacité (onéreuse) de récolter ceux générés « naturellement » dans la webosphère. Tous les outils pour le faire sont à leur disposition gratuitement :

  • billets dans les blogs
  • commentaires dans les blogs
  • post dans les forums
  • et bien sûr intervention dans les réseaux sociaux
    • plateformes de shopping social
    • réseaux sociaux professionnels (pour ma part, les réseaux sociaux non professionnels, type Facebook me semblent encore trop dangereux à utiliser, car trop intrusif, ou trop pervertissant)
    • outils de microblogging type twitter
    • services de mashup
    • etc.

Quand on est la tête dans le guidon, l’investissement peut paraître énorme. En réalité, je suis persuadé qu’à échéance de 1 ou 2 ans, il peut s’avérer extrêmement payant.


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